Les écoles Interarmes pendant la Seconde Guerre Mondiale
de 1942 à 1945
Les écoles d’Afrique du Nord : l’école des élèves-aspirants de Cherchell
- Fin 1942, les Allemands envahissent la zone libre et ferment les écoles d'officiers qui assuraient le renouvellement des cadres de l'armée d'armistice. A partir de novembre 1942, plus aucun établissement n'est en mesure d'assurer la formation des chefs de section. Pour pallier à cette carence et pour assurer le renouvellement indispensable de l'encadrement des corps de troupe, le haut-commandement d'Alger prend dès la fin du mois de novembre 1942 la décision d'ouvrir une nouvelle école d'élèves-officiers à Cherchell (Algérie) et Médiouna (Maroc). Tout d’abord appelée "Centre d’Instruction d’élèves officiers", l’école prendra ensuite les appellations d’école des aspirants-élèves d’Afrique Française du Nord en avril 1943, puis d’Ecole Militaire Interarmes le 1er janvier 1944.
- Le camp de Médiouna, près de Casablanca, n'a accueilli qu'une seule promotion d'élèves-aspirants : la promotion Weygand (janvier-mai 1943). C’est ensuite l’école de Cherchell qui devient le centre de formation unique jusqu'en juin 1945. Elle forma plus de 5000 jeunes gens, en cinq promotions. Tous n'y ont pas obtenu le galon d'aspirant ou de sous-lieutenant (entre 20 et 30% des candidats de chaque promotion ne sont sortis qu'avec un galon de caporal ou sergent), mais tous s'y sont instruits pour vaincre, pour libérer le pays occupé, puis pour le servir dans les conflits ultérieurs. 525 d'entre eux ont laissé leur vie sur tous les champs de batailles entre 1943 et 1962 : Corse, Italie, libération de la France, Allemagne, Indochine, Corée, Algérie, etc.
- L’origine des élèves (très hétérogène) a été en constante évolution. Si les français originaire d’Afrique du Nord étaient majoritaires au début (anciens de l’armée d’Afrique et des chantiers de jeunesse), les métropolitains sont ensuite devenus largement majoritaires dans les deux dernières promotions. La formation a pour but de donner à tous les élèves les connaissances d’un officier d’infanterie. Après un tronc commun, les élèves sont ventilés dans les unités d’arme (où leur spécialité leur était enseignée). Dès la seconde promotion, l’instruction militaire de base sera dispensée directement dans des pelotons constitués par des élèves destinés aux mêmes armes.
- La formation bien qu’étant axée sur des cours pratiques a vu apparaître pour la première fois l’enseignement audiovisuel par le cinéma et la simulation. Le parcours du combattant, aujourd’hui généralisé, a également été expérimenté pour la première fois à Médiouna.
- L'école de Cherchell est méconnue. C'est pourtant elle qui a permis la survie des écoles d'armes pendant la seconde partie de la guerre. C'est également d'elle que sont directement issues les deux écoles qui forment aujourd'hui la quasi-totalité des officiers de l'armée Française : en effet, l'ESM. et l'EMIA. ont toutes deux été transférées de Cherchell à Coëtquidan en juin 1945.
- Par le nombre de ses élèves et par la part qu'ils ont prise dans les combats de la libération et de l'après-guerre, l'école des élèves-aspirants de Cherchell-Médiouna est sans conteste la plus importante école française d'officiers de la seconde guerre mondiale.
==> Découvrez le site historique sur l'Ecole Militaire d'Infanterie Cherchell.
L’école des aspirants de Brazzaville
- Entre 1941 et 1942, cette école forme 136 officiers dont 26 sont morts pour la France.
Les écoles du Proche-Orient
- L’Ecole de Beyrouth : dans la même période, cette école forme 130 élèves en deux promotions.
- L’Ecole Militaire d’Homs : elle forme les officiers destinés aux opérations spéciales.
- L’Ecole de formation des aspirants d’administration du service de l’intendance de la France Libre : installée à Beyrouth elle fonctionne de 1943 à 1944.
L'école militaire d'infanterie et d'artillerie de Tong
- En automne 1942, le commandement coupé de la métropole décide de la création d’une école militaire interarmes dans l’esprit de Saint-Maixent et de Poitiers, mais adaptée aux théâtres d’opérations d’Extrême-Orient. 109 élèves y sont formés en cinq promotions de un ou deux ans. Lors du coup de force des Japonais le 9 mars 1945, 20 élèves trouvent la mort.